Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Tibagaô à Tana !
Archives
23 janvier 2012

LE ROVA D'AMBOHIMANGA

Dimanche 15 janvier nous continuons nos visites des sites sacrés de TANA. Le palais d’AMBOHIMANGA (le palais de la colline bleue) est celui du « chef » unificateur (une sorte de Garibaldi malgache avant l’heure). Il fut aussi le palais d'été de la reine Ranavalona I. Le site est classé patrimoine mondial de l' UNESCO depuis le 14 décembre 2001. C’était une cité interdite, mais en 1897 les colons Français ont levé cette interdiction. C'est un lieu riche en histoire et des vestiges anciens témoins de cette richesse y demeurent encore à l'instar de quatre des sept portes d'Ambohimanga.

 

 Porte Ambohimanga

L’énorme disque en pierre servait à fermer la porte de l’enceinte constituée de grand fossés qui reliaient ces portes. Il fallait la force d’une dizaine d’hommes pour la déplacer.

 LE CONQUERANT (Dessin réalisé d'après des témoignages)

Ce monarque guerrier se faisait appeler : ANDRIANAMPOINIMERINA (Le noble désiré des mérinas)

Pour vous habituer un peu avec les noms d’ici nous citerons également son père Andriamiaramanjaka, roi d'Ikaloy et sa mère Ranavalonanandriambelomasina, princesse d’Ambohimanga.
Sacrée entre toutes les collines, celle d’Ambohimanga est à l’origine de l’État malgache. En effet, vers 1787, le roi Andrianampoinimerina monta sur le trône d’Ambohimanga et décida dès lors de réunifier l’Imerina et de bâtir un état dont les seules limites seraient la mer. Il y régna jusqu’en 1810.
Né vers 1745 et décédé en 1810, il sera le premier souverain du royaume d'Émyrne réunifié, du centre de Madagascar, puis sera reconnu comme suzerain par la plupart des royaumes malgaches. Son fils Ilaidama, couronné sous le nom de Radama Ier lui succèdera et achèvera son œuvre, devenant ainsi le premier roi de Madagascar.

 

P1030561

 
Un guide souriant nous raconte les us de l’époque à l’ombre d’immenses arbres aux ramures biscornues sur une grande place. Cette aire était réservée aux discours du seigneur du lieu et aux fêtes populaires.

Avant l’arrivée des occidentaux (vazaha) sur l’ile, la vie est matériellement très simple et très riche symboliquement, dans l’art de la parole, des coutumes, des jeux. Le palais est d’un dépouillement extrême. D’une vingtaine de mètres carrés, un foyer se trouve à son centre entre deux troncs d’arbres imposants équarris soutenant la charpente. Une seule fenêtre sans vitrage permet d’éclairer l’intérieur. Le lit du roi est situé à trois mètres de haut fixé à la paroi et soutenu par un pilier double, reliés par de gros barreaux servant d’échelle. Le lit en bois massif de palissandre de la reine est placé près de l’entrée. A part les deux piliers centraux de forme cylindrique, l’ensemble de la construction et les aménagements sont en angles droits. Des étagères ceinturent l’intérieur. Mais les plus étranges sont de curieuses et étroites plateformes disposées à quatre mètres au-dessus du sol en terre battue. Le maître des lieux avait une manière très particulière de recevoir ses visiteurs. La reine introduisait les personnes dans le palais alors que le roi averti se cachait sur une plateforme. Il choisissait son interlocuteur en jetant un petit caillou à coté de celui-ci.

 

 P1030563

Par la porte du ROVA on doit rentrer du pied droit, TITOUAN en sort de la main gauche

 

Ses armes se composaient de lances, de haches, de boucliers en bois. Malgré cette modeste panoplie ; il était un guerrier conquérant, obligeant ses adversaires à devenir ses vassaux. La population des Mérinas (se dit mernn) des hauts plateaux était sans doute plus nombreuses que les autres dix sept ethnies et pouvait lui fournir une importante armée.
Une polygamie effrénée sévissait en ces temps là au sein de la noblesse malgache.
Andrianampoinimerina avait officiellement douze femmes, une par colline sacrée qui jouaient un rôle certain dans les fonctions royales. En vérité ce n’est pas moins de quarante épouses disséminées dans le royaume qui attendaient les faveurs du roi !

 P1030567

A gauche le toit du ROVA surmonté à chaque extrémités d’une paire de cornes de zébu symbolique réservée aux maisons des nobles, au milieu les « appartements » de la reine Ranavalona I dessinés par l’architecte français Jean Laborde, à droite un pan de mur en bois protégeant les tombaux royaux.

 

D’imposantes tombes en maçonnerie sont édifiées au sommet de la colline. Au fond de profondes fosses, disposés sur un lit de charbon et de gravier les corps des défunts royaux reposent. Quand ils décèdent les malagazy disent qu’ils « tournent le dos ». Pour eux ils ne sont pas vraiment morts. Il n’y a pas de « retournement des morts » pour ces nobles. Les gens, encore aujourd’hui, leur apportent des offrandes qui vont des bonbons aux sacrifices d’animaux. La plupart de celles-ci sont récupérées par des enfants.
Un grand parc, à la forêt préservée par des « fady » (interdits religieux), de cinquante neuf hectares entoure le Rova. Du haut d’un promontoire nous admirons un magnifique panorama coloré qui s’étale sous nos yeux. Des caméléons en nous voyant se déplacent à la vitesse d’escargot pour se cacher derrière les branches.
Nous redescendons du site imprégnés de merveilleuses images.

Coin coin !

Publicité
Commentaires
Publicité