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Tibagaô à Tana !
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1 mars 2013

LA GRANDE MALADE

 

Non ce ne sont peut être pas les tempêtes tropicales et les cyclones qui sont les plus destructeurs à Mada. Le dernier nommé Haruna a pourtant fait 13 morts et 1 700 sinistrés dans le sud. Toliara ville située dans la partie la plus sèche a été inondée du fait de la rupture d’une digue, les dégâts sont importants. Des aides humanitaires internationales sont acheminées vers les lieux du sinistre.

L’île est la proie de nombreux ravageurs. Les criquets ont dernièrement détruit des rizières, mais il y en a de plus coriaces qui pillent les richesses du pays. Avec ou sans autorisation, sont « exploités » la vanille, les clous de girofles, les litchis, les plantes pour les huiles essentielles, le poivre, le bois de rose, les pierres semi-précieuses, les minerais de nickel, de titane etc. Bien sur il reste des gens honnêtes dans le pays mais ont-ils les leviers de commandes en mains ? Le Bureau Indépendant Anti Corruption (BIANCO) rendra-t-il le linge de la famille politique plus blanc ? L’avenir le dira. Toujours est-il que de nombreuses organisations internationales sont au chevet de la grande malade. Là aussi les intentions de ces docteurs au chapeau pointu sont-elles toutes sincères ?

Pour l’instant la mise en place des 45 paragraphes de la feuille de route n’est pas encore réalisée. L’article 20 qui demande que  les exilés politiques puissent rentrer au pays sans condition, et notamment l’ancien président Marc Ravalomanana, reste une pierre d’achoppement car le président de la transition Andry Rajoelina s’y oppose avec acharnement. Aux dernières nouvelles il accepterait sous certaines conditions qu’il revienne de son exil d’Afrique du Sud.  Même si la feuille de route précise que le retour au pays doit se faire sans condition, dans sa note explicative n° 2 :  « Ainsi, « sans condition » ne suggère et n’implique pas pour les citoyens malgaches rapatriés une exonération de poursuites judiciaires ou pour des crimes allégués »

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Ce dessin humoristique a été publié dans la presse malgache après l’intention déclarée d’Andry Rajoelina de se présenter aux élections en 2018 où il est dit par ailleurs que la « France » serait son principal soutien.

 

La démocratie est en panne sèche et la voix des malagasy est occultée. L’avis de ceux qui se lèvent à 4 heures du matin pour aller au travail, ceux qui ont la chance d’avoir un emploi et de ceux qui n’en n’ont pas, est ignoré. Malgré la patience proverbiale des Malgaches, la situation peut dégénérer.

 

Comme chez nous en Europe, les  ouvriers manifestant pour l’augmentation des salaires, quand leur entreprise font des bénéfices, sont reçus avec des gaz lacrymogènes ainsi que la population qui réclame une part des richesses de l’exploitation du sous sol sur lequel elle vit. De ce dernier cas il y a un exemple à Fort Dauphin de la société QMM qui extrait et exporte l’ilménite (minerais de titane).

L’Express de Madagascar précise dans un article du 12/01/2013 :

« ... une foule qui a tenu barrage depuis la veille sur la route qui conduit vers le site de Mandena ; cette foule se dit bafouée et demande à ce que la société QMM prenne en compte ses intérêts. QMM de son côté souhaite que le dialogue et les discussions s’effectuent non sous la pression de la rue mais dans un cadre apaisé, structuré et légal ; donc au préalable que ces manifestants lèvent leur barrage.

Les négociations ayant donc échoué, les forces de l’ordre ont dû recourir aux jets de gaz lacrymogène. En réponse, les manifestants ont jeté des pierres, blessant deux gendarmes. »

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Évidemment le prétexte « du cadre apaisé » cache la détermination de QMM de profiter au maximum de son pré carré avec la complicité de personnes au pouvoir. Il n’y aura aucune véritable négociation.

Et comme chez nous également (toujours dans L’E. de M.) du 31/01/2013 :

« Les entreprises dénoncent un harcèlement fiscal ... Le Groupement des Entreprises de Madagascar a cependant souligné que la principale difficulté des entreprises vient de l’insécurité. Celle-ci prend trois aspects : l’insécurité physique, l’insécurité juridique, mais aussi, point qui n’avait pas jusqu’ici été évoqué publiquement par les entreprises, l’insécurité fiscale.»

Ah ces pauvres patrons qui ne font pas assez de bénéfices. Les boîtes qu’ils dirigent profitent de toutes les infrastructures du pays mais ne veulent pas mettre la main à la poche ne serait-ce seulement que pour les entretenir. La situation politique précaire qui se pousuit et la pauvreté qui s'accentue sont sans doute les raisons principales du désastre actuel des entreprises mais surtout de la population.

Les libertés des médias ne sont pas non plus toujours respectées.

Selon Reporters sans Frontières Madagascar est classée pour la liberté de la presse et des médias en 2013 : 88 ème sur 179 (la France 37ème) le milieu du hit parade n’est pas forcément une position confortable.

Pressions judiciaires et administratives : la presse malgache à nouveau harcelée

Si il y a des tentatives pour museler la presse on trouve quand même des articles de  la rubrique humeur qui pourrait peut être placé dans la rubrique humour.

« L'arnacœur

Et si la Cenit et l'Onu décident de reporter la Saint-Valentin sine die en raison de la crise, ou de faire passer Sylvestre avant Valentin, cela risquerait-il de créer des troubles. Certainement. Déjà le fait qu'aujourd'hui la Saint-Valentin ne figure pas parmi les nouveaux jours fériés décidés par la Transition est perçu comme un bide énorme. Au même titre que les Musulmans qui ont eu droit à un clin d'œil électoraliste à travers l'octroi du id (la fête du mouton ndlr) comme jour chômé et payé, les amoureux constituent également un important réservoir de bulletins uniques. Du moins pour ceux qui ont juré fidélité. Les autres préfèrent rester fidèles à l'ancien système avec un scrutin de liste. La Saint-Valentin jour férié aurait raflé tous les suffrages. ç'aurait été d'autant plus cohérent que l'amour figure en bonne place dans la devise de la République. Mais comme le cœur a vraiment ses raisons que la Transition ignore, la fête de l'amour se célèbre sous le signe des accrochages entre la Cenit et le président de la Transition, entre ministre et journalistes qui s'insultent à hue et à dia urbi et orbi. » ...  « ... la Saint-Valentin. Un évènement qui se célèbre d'ailleurs depuis quatre ans avec comme seuls ingrédients pour la plupart des amoureux l'amour et l'eau fraîche. Du moins pour ceux qui ont encore la générosité de la Jirama (Société privée qui gère la distribution de l’eau et l’électricité NDLR) au bout du robinet. Eh oui, même l'eau fraîche est aujourd'hui aussi précieuse que le bois de rose.

Sylvain Ranjalahy

Jeudi 14 février 2013 » (lexpressmada.com)

 

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A part cette pagaille, la nature nous offre encore des beautés extraordinaires qu’il serait mesquin de ne pas apprécier.  Ainsi au lieu de gober les papillons qui évoluent dans le jardin comme n’importe quel canard, je suis resté sage et j’ai pu, avec moult patience, en photographier certains pour vous les faire admirer.DSCN1171Papillon bleu

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Pour ce qui est d’attraper en une fraction de seconde les insectes, les caméléons sont les rois. Au point qu’ils réussissent à capturer une mouche en déroulant leur langue gluante sur une vingtaine de centimètres en un éclair impossible à voir. Sinon qu’il est en train d’avaler son butin tranquillement. Les autochtones ont une peur bleu de ce saurien pourtant totalement inoffensif. Pour eux, il est « fady »(sacré en quelque sorte) Lorsqu’on le prend dans les mains il se défend en ouvrant démesurément sa bouche pour  effrayer ses prédateurs aidé par son aspect de monstre préhistorique. Si cela semble avoir réussi auprès des Malagasy, les chats ne sont pas impressionnés et les consomment sans état d’âme.

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DSCN0833 Un enfant malgache se hasarde à toucher la queue du caméléon !

petit caméléon

Un bébé saurien

Parmi les caméléons peu ont la faculté de prendre la couleur du support sur laquelle il évolue. La plupart ont un aspect qui se fond dans l’environnement avec leurs couleurs propres. Ils prennent par contre des couleurs beaucoup plus vives pour exprimer leur colère ou quand ils défendent leur territoire face à leurs congénères et pour séduire leur dulcinée. Il y en a de différentes sortes, plus ou moins bariolés, qui viennent nous rendre visite dans le jardin.

 

 

 

Caméléon et arbre

Qui se ressemmble s'assemble, il aime se déplacer dans les arbres

 

 IMG_0749 Un batracien parmi de nombreux autres endémiques à Madagascar: la grenouille dorée.

 

Titouan apprécie l'élégance chevaline

DSCN0887DSCN1211 Les jeunes font leur cirque

 

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Diguette dans la région d'EMPEFY pour l'élevage de poissons de rivière nourris en grande partie avec de l'herbe coupée sur la berge.

 

 

Ballade dans une coupe de bois à Mantasoa

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 .DSCN1111

 

Si les orangers ne poussent pas sur le sol irlandais, on peut trouver des chalets suisses sur les hauteurs de Madagascar et même la pluie fine sur le lac qui sied si bien au paysage montagnard. Cerise sur le gateau, nous avons pu déguster fondues et raclettes au coin du feu de cheminée. Seule la neige n'était au rendez-vous.

DSCN1203 Promenade de Gabriel et Batistin en kayack sur un lac "suisso-malgache" autour de MANTASOA sous l'oeil des piroguiers.

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Toujours dans le secteur de MANTASOA, visite sur le sommet du haut-fourneau de Jean Laborde. Il est visible au premier plan sur la maquette de l'ensemble industriel de sa conception. Le bâtiment en L au second plan a été transformé en lycée qui a pris son nom.

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Une curiosité malgache: la construction d'un immeuble en briques avec son échafaudage !

Echafaudages

Char à boeufs couleursAinsi va la vie sur la Grande Île

Est ce la dernière fois que je trempe ma plume  de ce coté du globe ? L'avenir est rempli d'incertitude. Ce qui est sûr, c'est que c'est difficile de quitter ce pays de contraste sans un petit pincement au coeur. Dans toutes les contrées du monde il y a des joies et des misères. Ici il y a un abîme entre les deux.

Les canards, comme tous volatiles qui se respectent, retournent  dans leur lieu de nidification. Nous ne dérogerons pas à la règle. Nous allons prendre notre envol dans les jours qui viennent en espérant que nous n'aurons pas à subir de turbulences. La "mare nostrum" nous attend agitée, parait-il, par un petit vent printanier.

TITOUAN et MIALY vous saluent.

DSCN0919Bonne chance à tous

Le Canard Sage

 

 

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