Les migrants sont sur la grande île
Maman cane et le canard sage viennent de se poser à Tana après un long vol de 10 heures. La famille au complet était heureuse de cette arrivée ainsi que mamie Jeanne et mesdames Pauline et Isabelle, messieurs Raimond et Thomas. En ce début d’année c’était l’occasion d’échanger les bons vœux et quelques petits cadeaux.
Tous le monde est en forme dans la maison.
Le travail c'est la santé ... pour les bébés
Mamie doudou a des "élèves" attentifs !
Les enfants ont bien grandi. Titouan est devenu un petit garçon dégourdi, qui sait ce qu’il veut et le fait savoir avec force. Il parle de mieux en mieux et apprend même le malgache avec monsieur Raimond. Batistin continue son bonhomme de chemin, Gabriel est toujours aussi ouvert aux rêves et à son entourage, Aurélien poursuit sa voie de jeune homme dynamique et réfléchi.
Pendant notre absence la petite chatte a eu une portée de 4 chatons dont un a disparu. Elle s’occupe bien de ses petits malgré avoir eu quelques difficultés à les alimenter en début d’allaitement.
Gabriel en acrobate en herbe sur le trampoline
Le jardin, qui est toujours aussi fleuri, attire les papillons et divers insectes qui eux attirent les caméléons aux belles couleurs moirées.
Titouan aperçoit un caméléon dans un arbre
Leçon d'informatique d'Aurélien à sa grand-mére
La vie des Malgaches est loin d’être idyllique, elle s’est dégradée depuis notre précédente escale dans la grande île. L’an dernier à cette époque il fallait 2 800 ariary pour 1 euro, il en faut maintenant presque 3 000. Malgré cela la population est toujours aussi sympathique, même s’il faut se méfier des voleurs. A ce propos nous avons aussi nos voleurs en France qui ne manquent pas d’habilité pour nous subtiliser nos économies.
Venant de La Réunion, une tempête tropicale a balayé la capitale, inondant les rues, couchant les panneaux de signalisation et les poteaux électriques. Ces dégâts ont entrainé des embouteillages monstres qui ont duré plusieurs heures accompagnés de coupures d’électricité de plus de 24 heures dans certains quartiers et par voie de conséquence l’absence d’eau potable d’une durée aussi longue, les pompes alimentant les châteaux d’eau étant sans courant. Dans notre quartier nous avons été épargné de ces avanies. Même si les habitants sont habitués à ce genre d’évènements assez fréquents, cela s’ajoute à des difficultés de vie déjà très difficiles.
La situation politique n’est pas plus brillante. Les tergiversations et coups tordus sont monnaie courante au sommet de cet État provisoire qui dure depuis des années. Les derniers titres des journaux malgaches en donnent une illustration avec une actualité pimentée de trafics parfois étranges.
Une situation charnière ?
Dans un conteste où le pouvoir politique n’est pas reconnu par la plus grande puissance mondiale, où « la feuille de route » ne semble pas, loin sans faut, être suivie à la lettre, où la préparation d’élections « démocratiques » rencontre de grosses difficultés, où l’activité économie est au plus bas et les conditions de vie de la population sont indécentes, le moral des Malgaches ne peut être qu’en baisse.
Lu dans L’EXPRESS de Madagascar :
« Le corps diplomatique présent à Madagascar viendra au palais d’Iavoloha, le 9 janvier, pour la présentation de vœux. Seuls les États-Unis manqueront à l’appel.
Une absence d’envergure
Les États-Unis n’ont cessé de déclarer leur soutien au processus de sortie de crise mené par la communauté des États d’Afrique australe (SADC). La position de la première puissance mondiale vis-à-vis de Madagascar devrait donc évoluer dans le cas d’une élection propre et crédible. L’unique voie de sortie de crise qui est jusqu'à l’heure soutenue de façon unanime par nos collaborateurs internationaux.
L’entêtement des États-Unis à ne pas reconnaître le régime transitoire, marqué par l’absence de leur représentant à tous les évènements officiels dans cette Transition est prévisible. Il passe presque inaperçu. Les autorités et les citoyens malgaches semblent être habitués à leur absence.
La réticence des États-Unis n’est cependant pas à prendre à la légère. En tant que première puissance mondiale, ce pays peut être décisif dans la reconnaissance internationale de la Grande île et particulièrement, le retour des financements internationaux.
Eric Wong n’est pas le seul haut représentant d’un État qui va être absent le 9 janvier à Iavoloha. François Goldblatt, le nouvel ambassadeur de France à Madagascar ne sera pas de la fête non plus.
L’absence de François Goldblatt n’est pas due à des raisons politiques, mais à des raisons protocolaires. Arrivé dimanche à Madagascar, le nouvel ambassadeur de France n’a pas encore présenté ses lettres de créance à Andry Rajoelina, président de la Transition. Ce dernier qui n’est rentré qu’hier matin de son voyage en Israël. Officiellement, l’État malgache n’a donc pas encore reconnu François Goldblatt en tant qu’ambassadeur de France. À moins que la présentation des lettres de créance du nouvel ambassadeur se fasse aujourd’hui, l’État français sera représenté par Jérôme Bresson, le Chargé d’affaires actuel auprès de son ambassade à Madagascar ». (08/01/2013)
« 8 à 10% des électeurs ne sont pas inscrits à la liste électorale, faute de carte d’identité nationale valide. Le gouvernement tarde à réagir pour rectifier le tir.
Un dossier à régler au plus vite pour le gouvernement. L’opération de recensement des électeurs met au révélateur des failles à combler pour éviter la privation de certains citoyens de leur droit de vote et pour mieux respecter les normes dans le processus électoral.
La Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) a établi 710 398 électeurs potentiels qui ne disposent pas encore de carte d’identité nationale, selon un document relatif à la situation de recensement électoral, hier. Ce chiffre représente 7% du nombre total d’inscrits dans la liste électorale attendue, soit 10 262 258 prévus selon la projection de l’Institut national de la statistique (Instat) ». [ N° 5414 - 03/01/2013 ]
« Trois généraux surveillés
Les forces de l'ordre ont, dans leur tableau de chasse, trois généraux. Un rassemblement populaire qui couve, a été porté au grand jour par les gendarmes, samedi.
Branle-bas de combat au sein des forces de l'ordre. Soupçonnés de fomenter un rassemblement populaire, trois généraux sont dans leur collimateur. Des limiers de la circonscription inter-régionale de la gendarmerie (CIRGN) à Antananarivo ont découvert le pot-aux-roses la semaine passée. Samedi, un rapport établi a été adressé aux supérieurs hiérarchiques, du coup, c'est tout l'état - major mixte opérationnel à Antananarivo (Emmo/far) qui est sur le qui-vive. Selon les informations filtrées, les trois généraux mis sur la sellette, seraient dans les forces armées. Ils se seraient déjà réunis en catimini. Les quidams auraient entamé des recrutements, lorsqu'une fuite d'informations a mis à nu leur plan.
Actuellement, les forces de gendarmerie ont trois noms dans leur liste noire. Les officiers généraux incriminés ont déjà été identifiés. Même leurs lieux de détachement et leurs adresses respectives seraient déjà connus.
Selon les premiers indices, cet acte de déstabilisation couve depuis près d'une quinzaine de jours et allait éclater au grand jour, pendant les dernières semaines de la fin de l'année. Fort heureusement, les forces de l'ordre, ont été mises au parfum, avant même que le plan ne soit mis sur les rails. Aucune arrestation n’a été opérée. » L’EXPRESS
Depuis le samedi 22 décembre 2012, date de la parution de l’article, plus aucune nouvelle de cette affaire. Il semble que « la grande muette » a réglé le problème en son sein (Canard.Sage.).
Des conditions propices pour des trafics en tous genres
« La désacralisation des tombeaux ne connait pas de répit à cause du trafic d'ossements. Les enquêtes relatives à ce commerce n'ont, pourtant, révélé aucun résultat probant.
De Besalampy à Nosy Be, le trafic d'ossements humains refait surface, en ce début d'année. Dans le district de Nosy Be, trois personnes ont été arrêtées en flagrant délit, en transportant six kilos d'ossements humains dans une voiture, vendredi. Quelques jours avant Noël, trois autres personnes ont, également, été interpellées en possession de neuf ossements longs humains, dans le district de Besalampy.
Toutes les enquêtes menées par les éléments de la gendarmerie nationale sur ces deux affaires n'ont, pourtant, abouti à aucune piste, jusqu'à maintenant. « L'un des trois individus interpelés à Nosy Be travaille comme agent de sécurité dans l’île. C'est ainsi qu'il aurait pris connaissance d'un éventuel intermédiaire pour acheter des ossements humains. Mais questionnés sur ce probable intermédiaire, les suspects n'ont dévoilé aucun nom », a fait savoir une source auprès de la gendarmerie nationale de Nosy Be. » L’EXPRESS 08 janvier 2013
(Nosy Bé, la grande île en Malgache, est l’endroit le plus touristique de Madagascar)
Trafic de bois de rose
« Ces rondins de bois précieux saisis par les autorités ne sont que des minimes parties apparentes de l'iceberg. (Le bois de violette est appelé bois de rose à Madagascar, au détail, il est vendu au poids C.S.)
Les mesures veulent paraître coercitives pour arrêter le trafic de bois de rose. Des trafiquants arrivent toujours à se faufiler à travers les mailles du filet ». N° 5411 - 29/12/2012
Suite :
« Livrés à la justice pour avoir tenté d'exporter 346 rondins de bois de rose, à Antalaha, vingt trafiquants présumés ont été entendu au Parquet, hier. Tous ont recouvré la liberté.
Une décision judiciaire qui ne fait ni chaud ni froid aux trafiquants de bois de rose. Déférées au parquet du tribunal à Antalaha, vingt personnes arrêtées pour trafic de bois de rose ont toutes été relâchées. De source émanant de la gendarmerie, seuls treize des vingt individus pris dans le filet figurent sur la liste des prévenus. Les sept autres ont été mis dans le même sac qu'eux lors d'une arrestation massive, la semaine dernière. Lors des premières auditions, il se serait avéré qu'ils n'avaient aucune implication dans l'affaire et ont été au final classé en tant que témoins.
Certains d’entre eux ont été livrés à la justice, mercredi. Au terme de longues auditions, le juge d'instruction a rendu son verdict, hier en fin d'après-midi. Inculpés pour tentative de déplacement de rondins de bois de rose, les treize prévenus ont bénéficié d'une mise en liberté provisoire.
Seth Andriamarohasina » Vendredi 04 janvier 2013
« Un gendarme jeté en prison
Incriminé pour corruption et extorsion de fonds, un gendarme a payé le prix fort, hier. Déféré au parquet du tribunal à Anosy, il a été jeté en prison à la maison centrale d'Antanimora.
De source émanant de la Circonscription inter-régionale de la gendarmerie à Antananarivo, le prévenu est le chauffeur d'un haut gradé. Se targuant d'avoir des relations avec des ayant voix au chapitre dans les examens du Brevet professionnel de premier degré (BP1), permettant aux subalternes d'intégrer les rangs des sous-officiers, il aurait pris dans ses fils enchevêtrés l'un de ses collègues, en fonction à Toamasina.
Il est soupçonné d’avoir soutiré jusqu'à trois millions d'ariary contre l'assurance d'une réussite aléatoire au BP1. Avant d'être démasqué, il aurait déjà empoché près de 500 00 ariary, d’après un message conservé dans son téléphone mobile. Ses manigances ont tourné court lorsque la compagnie de la gendarmerie de Tana ville a découvert le pot-aux-roses.
Le lascar est au grade de gendarme de deuxième classe. Fraîchement sorti de l'école des élèves gendarmes, à Moramanga, il n'a même pas encore passé le fameux examen du BP1 pour lequel il est placé sous les verrous ». Vendredi 04 janvier 2013
La fin des haricots ?
« Les pois du cap tendent à devenir des produits de luxe.
Le prix du pois du cap chez les producteurs a été multiplié par trois, en 2012. La qualité des produits laisse de plus en plus à désirer.
La prise en main est de mise. La filière pois du cap ne cesse de sombrer. Les exportateurs rapportent que la qualité est en perpétuelle dégradation. Le volume de production continue, également, à baisser, d'année en année. Comme le produit devient de plus en plus rare, le prix aux producteurs a grimpé. Des exportateurs rapportent une hausse multipliée par trois. Les pois du cap tendent à devenir des produits de luxe.
« Les pois du cap sont de plus en plus rares, ce qui explique cette flambée du prix. Ceux que nous vendons proviennent du sud de Madagascar », a confié Berthine Rasoanandrasana, collecteur de grains secs au marché d'Anosibe. » (08/01/2013)
Il se trouve que ce n’est pas la seule denrée dont le prix a augmenté. Le riz, nourriture de base, suit la hausse ainsi que la viande et tous les « consommables ». Les « brèdes » (légumes qui accompagnent le riz) sont vendus également beaucoup plus chers !
Il en est de même pour le charbon de bois et le gaz. La première raison est sans doute le prix des transports. Les taxi-be (minibus privés) ont augmentés leur tarif de 300 à 400 ariary soit 33% en sus (C.S.).
Editorial de LATRIBUNE DE MADAGASCAR
Le cirque du coliseum (extrait)
mercredi 12 décembre 2012, par Ndimby A.
« Nombrilisme auto-jubilatoire et relents de propagande : le Président de la transition (PT) a usé et abusé de ces deux mamelles pour inaugurer en grandes pompes un coliseum dédié à la musique à Antsonjombe [1].
Note[1] : Coliseum : nom latin pour désigner un grand amphithéâtre. Et pour rester dans les latineries, soulignons que le niveau de culture des parvenus de la Transition ne les empêche pas d’appliquer (même si je doute qu’ils aient jamais lu Cicéron ou le fameux De viris illustribus urbis Romæ qui fit notre terreur lors des versions latines) un principe fondamental de l’Empire romain : panem et circenses, du pain et des jeux de cirque. Sauf que le pain se fait de plus en plus rare à cause de la crise issue du coup d’État, et que pour compenser, il y a de plus en plus de jeux de cirque ».
Remarque : il faut rappeler que ce « COLISEUM » à couté 10 milliards d’ariary selon L’EXPRESS (environ 3,6 millions d’euros) une somme qui aurait pu avoir un usage plus efficace pour le bien de la population (C.S.).
LE MUR DES LAMENTATIONS
« Rajoelina signant le livre d’or au Mur des lamentations à Jérusalem.
Le président Andry Rajoelina met en exergue les résultats de sa rencontre avec le président israélien, hier à Tel-Aviv. C'était durant son « pèlerinage » dans le haut lieu du judaïsme.
La présidence de la Transition exulte. Elle s'enthousiasme de la rencontre d'Andry Rajoelina, président de la Transition avec le président israélien, Shimon Peres, « axée sur la relance des relations » entre Madagascar et Israël, hier à Tel-Aviv.
« Shimon Peres a annoncé à Andry Nirina Rajoelina qu'Israël est prêt à accompagner et à soutenir Madagascar, notamment dans le secteur du développement », rapporte le communiqué de la Présidence publié hier soir. « Des experts israéliens vont œuvrer dans ce sens pour dégager, en collaboration avec de hauts responsables malgaches, les grandes lignes et stratégies afférentes », poursuit l'annonce officielle.
Le domaine de la sécurité a été également abordé au cours de la rencontre « hautement positive » entre les deux personnalités. « Israël accompagnera, sur tous les plans Madagascar dans ce domaine pour que le peuple malgache vive dans la quiétude, dans la sérénité et dans la paix, afin de pouvoir s'atteler à ses tâches et attributions quotidiennes pour le développement de sa Nation », soutient le communiqué officiel.
Aucune précision n'est donnée sur cet « accompagnement sur tous les plans ». Des mauvaises langues pronostiquent l'éventualité d'acquisition, entre autres, de drones pour les forces armées, mais également l'arrivée d'experts, tel qu'il est évoqué dans le domaine du développement.
Un analyste politique voit derrière ce voyage en Israël une tentative de « lobbying détourné » qui a pour objectif d'atteindre les États-Unis, qui ne sont pas en bon terme avec Andry Rajoelina. Ce dernier chercherait ainsi à se rapprocher du puissant lobby juif pour influer sur la position américaine dans la crise malgache. Une « manœuvre qui risque d'être inefficace dans le cadre d'une approche auprès de l'Exécutif, qui dépend du Parlement, représentant les lobbies juifs », décrit-il. Iloniaina Alain » Vendredi 04 janvier 2013 L’EXPRESS de Madagascar
Editorial de LA TRIBUNE de Madagascar :
Les coups de griffes du samedi 5 janvier (Un peu long mais édifiant C.S.)
samedi 5 janvier 2013, par Georges Rabehevitra
Albert Londres, au sujet du métier de journaliste, disait : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ».
Je vous souhaite à tous une bonne année 2013. Je sais que cela va être dur, mais je me plie à la tradition !
Anecdote vécue le 31 décembre 2012, pour vous prouver que cela va être dur : le 31/12 au soir, un membre de la famille fait un malaise. On l’a amené à Befelatanana, côté « Urgences ». Le 1er janvier au matin, je viens lui rendre visite. Ça sent l’urine partout, beaucoup de malades sont allongés à même le sol. Aucun personnel n’a vu le membre de la famille qui a eu un malaise. La réponse est laconique : le personnel n’a pas été payé et de toute façon, il n’y aura pas de médecins avant lundi (07/01).
Le 1er janvier au matin, les policiers se sont mis au carrefour Alarobia/Ivandry, tout simplement pour réclamer de l’argent aux automobilistes de passage. Un jeune a tenu à me dire, avec le sourire : « c’est juste pour le Nouvel An, an ! ».
Heureusement que nos géniaux dirigeants ont construit des hôpitaux « manara-penitra ». C’est pathétique à en mourir de chagrin ou de révolte ?
Cela fait quatre ans que le pays est dans les ténèbres et le peuple est dans la misère. Ce n’est pas grave, Rajoelina voyage aux frais de la princesse (enfin, si l’on peut parler de princesse pour un pays aussi pauvre). Il est allé en Israël en famille et tous frais payés par le contribuable. C’est écœurant un tel cynisme.
C’est vrai qu’Israël est un pays-clé pour la crise politique et économique dans laquelle le pays est englué depuis quatre ans. Il faut vraiment avoir un niveau bac-3 pour ne pas penser cela !
On le voit sur les photos avec Shimon Perez à Tel Aviv, et sur le mur des Lamentations à Jérusalem. Les murs des Lamentations ? Celles-là ne doivent pas manquer dans notre pays en ce moment. Ce n’est pas la peine de dépenser de l’argent public en allant si loin. Des murs de lamentations sur la misère, il y en a partout dans notre pays. Mais c’est vrai que la misère des gens, ce n’est vraiment pas le problème de Rajoelina.
Comme Rajoelina a quand même pensé aux affaires (les siennes et celles de ses acolytes ?), le communiqué officiel sur cette balade (on ne peut pas parler d’autre chose) a dit que : « le domaine de la sécurité a également été traité durant cette rencontre… Ainsi, Israël va accompagner, sur tous les plans, Madagascar dans ce domaine pour que le Peuple malgache vive dans la quiétude, dans la sérénité et dans la paix, afin de pouvoir s’atteler à ses tâches et attributions quotidiennes pour le développement de sa Nation ». En résumé, cela veut dire : on va voir si on peut faire des affaires et toucher des commissions ! C’est moins hypocrite.
Dans son discours de fin d’année, Rajoelina a dit, entre autres : « La perfection n’étant pas de ce monde, il y a des lacunes que nous devrons combler ensemble ». C’est ce que l’on appelle parler pour ne rien dire.
« L’abus de pouvoir qui transparaît toujours de la part de certains responsables au niveau de chaque échelon. Notre impossibilité de nous concentrer sur la création d’emplois en raison de la définition même de ce qu’est une période transitoire. Période temporaire que nous vivons encore. La corruption dont nous devrons extirper les racines profondes. Le manque de transparence en matière de concours administratifs. Tout cela demande des efforts fournis et continus ».
Le bougre ! Il parle de « période transitoire » quand cela l’arrange. Et construire des stades, des hôpitaux, signer des licences de pêches, de bois de rose, des permis miniers aux Chinois… Ce n’est pas « en raison de la définition même de ce qu’est une période transitoire » ? Cela fait quatre ans qu’il prend tout le peuple malgache pour des imbéciles et il continue !
Lu dans un journal en France : Défense : Jean-Yves Le Drian supprime 580 postes d’officiers de l’armée française en 2013. Pauvre Armée Française ; dans un pays pauvre comme la France, elle est obligée de se serrer la ceinture. Chez nous, le pays est tellement riche que nous avons une trentaine de généraux pour moins de 15.000 hommes !
Lu dans l’Express : « Livrés à la justice pour avoir tenté d’exporter 346 rondins de bois de rose, à Antalaha, vingt trafiquants présumés ont été entendus au Parquet, hier. Tous ont recouvré la liberté. » La Justice chez nous est vraiment une institution où il n’y a que des clowns ? C’est sûr qu’avec une ministre qui a participé directement à un coup d’État, il ne faut s’étonner de rien.
N’ayez crainte, ces coups de griffes ne sont en fait qu’un petit coup de papattes, venant d’un vieux tonton qui aime son pays et qui est bien triste de le voir dans cet état comateux. Mes seules armes, c’est l’irrévérence et une ironie trempée d’un peu d’humour, en espérant que cela réveille un peu notre sens critique et que l’on arrête d’idolâtrer n’importe quel hurluberlu qui se prendrait pour le Messie (pas Lionel, l’autre barbu).
Qu’il soit amiral d’eau douce, chirurgien en retraite, ancien laitier ou DJ.
Un peu de dignité, que diable ! Et indignez-vous !
Malgré cette situation lamentable qui dure, je vous souhaite à toutes et à tous une bonne année 2013, et espérons que l’année 2013 sera enfin l’année où « on nous aura rendu le Pouvoir » après quatre années de confiscation par quelques individus qui sont tout, sauf des patriotes !
Tonton Georges(L’EXPRESS de Madagascar du 5/1/13)
Visite et pique-nique à AMBOHIDRABIBY
Situé au sommet de l’une des douze collines sacrées distantes d’une vingtaine de kilomètres de la capitale, Ambohidrabiby est un lieu historique malgache.
C’est dimanche et la coutume pour la plupart des Malgaches est d’aller, dans leurs plus beaux atours, assister aux cérémonies religieuses qui sont nombreuses et variées. Le promeneur a l’impression au vue du nombre d’églises et de temples différents que ce pays concentre à lui seul la totalité des religions existantes. Certains rites funéraires peuvent y être associés à celle-ci. Il n’est pas rare de voir ceux qui pratiquent le « retournement des morts » suivrent, avec assiduité, les préceptes de la religion catholique ou protestante.
Après la messe
Les tâches quotidiennes ne sont pas oubliées pour autant.
La vie ici-bas a ses obligations qui n’attendent pas.
Un pique-nique à l’ombre des eucalyptus a permis de calmer les estomacs avides de nourriture et de gouter au calme campagnard.
Avec Mamie Jeanne
Sur ce site royal il ne reste plus que des tumulus renfermant les tombeaux des ancêtres, quelques pans de mur encore debout et l’emplacement du palais. Les palais, à l’époque, étaient construits exclusivement en bois, le plus souvent en palissandre. Traditionnellement le bois était destiné aux vivants et la pierre réservée aux défunts. La disparition de ces édifices s’explique par le fait qu’il fallait les rénover souvent. Avant l’arrivée du Français Jean LABORDE le 8 novembre 1831, le bois était considéré comme une matière vivante employé pour bâtir toutes les habitations alors que la pierre est toujours l’élément constitutif des sépultures. J.Laborde, débarquant à Madagascar à la suite d’un échouage, devint le conseiller de la reine RANAVALONA 1ère et eut un impact décisif dans la vie des monarques malagasy. Napoléon III l’utilisa pour contrer l’influence des Anglais dans l’île. Les belles maisons en briques rouges qui entourent le Rova ont été construites postérieurement au palais. La technique de cuisson de ces briques a été introduite par J.L. qui a également mis au point la fabrication de fusils et canons. Une énorme marmite trône à coté de la maison d’exposition de l’histoire du Rova. Il était entouré d’un grand fossé de protection contre les invasions. Un tunnel, que les natifs appellent grotte, permettait de quitter le lieu discrètement.
Cette énorme marmite de J.Laborde était destinée à la fabrication de la poudre à canon.
Maison en briques, tuiles rondes en terre cuite et balcon à colonnettes, des techniques introduites également par J.L.
La grotte-tunnel
Le résumé sur J. Laborde de Wikipédia :
« Jean-Baptiste Laborde (16 octobre 1805 à Auch (Gers) - 27 décembre 1878 à Tananarive (Madagascar) est un aventurier, industriel, premier consul de France à Madagascar. Il a une grande influence sur la société et la politique de la monarchie Merina à Madagascar au XIXe siècle.
Contemporain de trois reines (Ranavalona Ire, Rasoherina et Ranavalona II) et d'un souverain (Radama II) malgaches, il est utilisé par le gouvernement de Napoléon III pour asseoir l'influence française à Madagascar face aux ambitions britanniques. La concurrence farouche et sournoise de ces deux pays pour la possession de cette île pousse la France, après sa mort, à tirer prétexte de la captation de son héritage par la royauté malgache pour mettre le gouvernement du premier ministre Rainilaiarivony en difficulté. À son tour,la France utilise cet héritage afin de créer une situation inacceptables pour le gouvernement de Ranavalona III, déshéritant les descendants malgaches, légitimes héritiers, au profit des neveux, bien plus présentables à ses yeux parce que blancs et français de naissance. Le refus de Rainilaiarivony, premier ministre de la reine, de reconnaitre les neveux de Laborde comme héritiers, fut l'un des prétextes qui mena à l'invasion de Madagascar par les troupes françaises. Les véritables descendants malgaches de Jean Laborde furent donc bien spoliés de leur héritage. Cette situation perdure aujourd'hui, la maison de Jean Laborde à Andohalo où il hébergea le premier consulat de France à Madagascar appartient toujours officiellement à l'État français. »
C'est l'après midi, il fait chaud, c'est l'heure du dodo ...
Vive la sieste !
A bientôt